Men In Black
Coucou les Loulou,
Hier, je ne vous ai pas raconté un événement survenu dans la matinée pour ne pas être hors sujet avec le reste de mon billet. Alors voilà, quand je suis rentrée de mon footing hebdomadaire, c’est un M hilare que j’ai retrouvé.
En effet, celui-ci avait reçu la visite de nos « p‘tits n’amis de Jésus » - c’est comme cela que nous avons surnommés un soir toutes les personnes faisant preuve d’un zèle incroyable de leur religion. C’est gens sont à la limite du fanatisme et surtout sont très obtus pour ne pas dire autre chose, ne percevant le monde que d’une certaine façon. Les autres n’étant que des âmes dans l’erreur devant être sauvées.
Comme M est très amusé par ces personnes ou plutôt leur discours, il les a fait rentrer – le doux dingue. Ils ont commencés à lui parler sur un ton professoral du monde de paix et d’amour qui est promis à ceux qui souffre et qui accepte Jésus dans leur cœur, etc.…
D’après ce qu’il m’a raconté, l’un des deux hommes s’enivrait de ses propres paroles. Etant assez spirituel pour ne pas dire mystique à ses heures, M s’est délecté de cette conversation mais les à jugé un brin fanatique. Logique.
Apparemment, ils étaient très gentils et respectueux mais le simple fait de se retrouver dans l’appartement d’un homosexuel les a vite fait décoller une fois cette révélation faite.
Vraisemblablement le plus âgé des deux hommes, celui qui prenait un réel plaisir à galvaniser son auditoire, à d’abord tenté de « raisonner » M avant d’éructer d’indignation certain passage de son livre Saint devant son incapacité à « sauver » l’être juré à la damnation éternelle, tandis que l’autre ricanais goguenard…
Bah oui, ne soyez pas étonné par la réaction de ces hommes de foi, c’est bien connu, Dieu n’est qu’Amour et promet des choses merveilleuse à tous SAUF à ses brebis « anormalement » non hétéro. Pour eux, c’est détour vers la case enfer sans toucher 20 000€.
Plus sérieusement, je reste bloquée sur ce concept bien qu’étant croyante. Comment ce fait-il que les fervents religieux de toutes confessions ne peuvent accepter l’homosexualité ? Je vis avec M et je peux assurer à qui veut l’entendre qu’il est tout à fait « normal » de même que tous ceux que j’ai rencontré dans ma vie.
En fait, si ce sujet est redondant chez moi c’est partiellement dû au fait que je ne peux m’empêcher de songer à mon petit frère. En pleine adolescence, il n’ose faire son coming-out de peur de décevoir mes parents. Je suis la seule dans la confidence dans la famille et même parmi ses ami (e)s. Comment peut-on envoyer des hommes sur la Lune (sic), guérir les cancers, communiquer avec la Terre entière avec une simple impulsion électrique et ne pas voir de plus grand changement moraux ? Et comment toutes les personnes dans la même situation peuvent passer à l’âge adulte sans en garder de terribles lésions psychologiques.
En tout cas, je félicite M pour sa patience. A sa place lorsque l’homme grisonnant aurait psalmodié, je l’aurai envoyé dans les roses mais lui, non, trop suave. Après avoir laissé échapper un soupir d’exaspération mon ami se leva, ouvra la porte de l’appartement et leur lâcha avec désinvolture :
- J’imagine que nous ne nous retrouverons pas à l’une de vos messes ?
A quoi les deux hommes rassérénés, non rien répondu si ce n’est de frêles salutations d’usage. Manquerai plus que ça ! Toutefois, M les a entendus conspuer dans les escaliers ce qui l’amusa.
Je revois le moment où il m’ouvrit la porte, le regard malicieux. Je ne m’imaginais pas une seule seconde que vingt minutes plus tôt, deux arriérés bien passant l’avaient humilié.
Si ça, ça ne l’énerve pas, je n’ose imaginer ce par quoi il est passé. Les épreuves et les souffrances qu’il a endurées durant son adolescence ont dues être terriblement éprouvante pour qu’à comparaison, ce qu’il venait de vivre ne lui semble n’être qu’une mauvaise blague comme la vie c’est si bien nous soumettre…
Il ne me parle jamais de ses parents, sa famille. Le sujet ma brûlé les lèvres tout l’après-midi surtout que c’était la bonne occasion d’être quelque peu indiscrète sans pour autant paraître diaboliquement inquisitrice. Je ne sais pas d’ailleurs si ça serait une bonne chose. Peut être décidera-t-il un jour de m’en parler. Ou pas…