This Is It
Bonsoir les Loulou,
C’est avec du retard que je poste cet article concernant le film hommage de Kenny Ortega : « This is it ».
Vous savez à quel point j’aime Michael et donc le déchirement que se fut d’apprendre sa disparition soudaine. Crédule, je le croyais invincible comme le nom de son dernier album. Je n’avais jamais imaginé qu’il puisse partir précipitamment surtout à 8 jours de son premier concert à l’O2 Arena de Londres. J’avais réussi à me dégoter des places pour le voir là-bas, j’en rêvais la nuit, regardais fréquemment ses anciens show en DVD – j’en possède 5 ou 6 différents.
Et puis voilà, un matin, j’apprends qu’il nous a quitté, suite à un arrêt cardiaque vraisemblablement dû à une surdose de propofol, administré par son médecin peu scrupuleux. La suite, vous la connaissez, la terre entière était en deuil, l’artiste de tout les records s’est de nouveau retrouvé en haut des charts CD et DVD, comme si soudain tout ceux qui l’avaient abandonnés avaient voulu redécouvrir sa musique si enivrante et merveilleuse. Les chaînes musicales n’étaient pas en reste en diffusant l’ensemble de ses clips de même que les stations de radio et les émissions de Tv qui lui rendirent hommage à l’exception de M6, surement la seule au monde à continuer de relayer les allégations de la presse à scandale.
Cette chaîne vilipendait cet artiste de génie comme un monstre de foire, incapable de chanter, de danser et plus encore… Exactement l’inverse de la réalité.
Dans le film hagiographique, Kenny Ortega a eu l'intelligence de se concentrer sur le travail de Michael Jackson. Le réalisateur lève le voile sur un Jackson méconnu du plus grand nombre. Ainsi le MoonWalker se montre humble, patient, attentif, avenant, autoritaire mais juste et généreux un rien railleur.
Je suis vraiment contente d’avoir pu me rendre au cinéma voir ce film et plus encore d’avoir vu un bus entier de fan descendre pour assister à la séance de 14 :00 au Star de Boulogne-sur-mer. Pour ma part, j’y suis allée au Gaumont de Coquelle où la salle était comble dû aux deux seules semaines d’exploitation.
La salle obscure pleine à craquer de spectateurs ayant tous réservés, bouillonnait sous l’impatience des fans à la fois heureux ou tristes, hystériques ou dodelinant de la tête au rythme de la musique intemporelle de l’icône qui touche toute les générations, raisonnant dans la salle. La plus jeune devait être la petite fille devant moi, 6 ans à peine et la plus âgée, une dame à la chevelure cendrée et au visage sec d’environ 60 ans.
Tous réunis pour une seule chose, voir une dernière fois celui qui nous a tant donner et lui rendre une fois encore hommage.
Lorsque la lumière c’est tamiser, les dizaines de bandes annonces qui, à l’accoutumée ne dérange pas grand monde fessaient pester un large nombre d’ado, comme ma voisine assise à ma droite, qui abandonnerai vite son enthousiasme une fois que l’obscurité se ferait totale...
D'emblée Kenny Ortega, le metteur en scène du spectacle, ayant travaillé par le passé avec le King of Pop sur les tournées du « Dangerous World Tour » - qui rapporta plus de 100 millions de Dollars intégralement reversé à des associations caritatives – et le « HIStory World Tour », annonce que le film est un aperçu du cadeau que Michael préparait à ses fans.
Le film commence avec les mots à chaud des danseurs sélectionnés il y a plus de 6 mois pour accompagner alors Michael sur scène. Le dernier à s’exprimé fini en pleur, des larmes de joie, tandis que dans la salle les premières larmes de chagrin ruissellent.
Puis, on nous montre les images de la conférence de presse qui annonça le retour du roi, à Londres : « This is it ! Ca sera mes derniers concerts ici, à Londres. Je chanterai toutes les chansons que mes fans veulent entendre. This is it, ça y est ! ». La foule réunie ce jour là scande le nom de celui qui fut touché par la grâce puis, nous découvrons les coulisses de la sélection des meilleurs danseurs et danseuses du monde devant être le prolongement de MJ sur scène.
La sélection s’achève et tous doivent se perfectionner durant plusieurs semaines jusqu’à ce qu’ils rencontrent enfin l’artiste. Ces jeunes gens savent mieux que quiconque s’exprimer avec leurs corps mais ne peuvent contenir leur émotion à la visite inattendue de l’icône.
Nous voilà enfin au Staples Center de Los Angeles, lieux qui servira le 7 Juillet à l’hommage planétaire rendu au Roi de la Pop… Mais pour l’heure, ce n’est encore que la salle de répétition en vu des 50 concerts.
Michael veille sur la rythmique de « Wanna Be Startin’ Somethin’ ». On découvre alors l’exigence et la sympathie de l’artiste qui exige un son et un rythme précis de ses musiciens. Il fait preuve d’écoute et de patience jusqu’à ce que le pianiste parvient enfin à ce qui est attendu et annonce qu’après une journée de travail il sera prêt. Aucun problème pour Michael qui l’encourage en dansant au rythme de la musique entonnée, signe de satisfaction avant de dessiner un large sourire et de hocher la tête.
Pendant ce temps, les danseurs apprennent chacun leur tour à être « Toaster » comme Michael le faisait au début de chacun de ces concerts du « Dangerous World Tour ». Le moins évident reste la bonne réception au sol. Une foulure pouvant être synonyme d’arrêt de carrière dans certain cas, toutes les précautions sont prises.
Une fois assimilé, nous découvrons les effets spéciaux du nouveau clip de « They Don’t Care About Us » qui aurait été projeté derrière Michael et ses danseurs lorsqu’il aurait chanté ce tube sur scène.
Pas mois de 1100 danseurs sont ainsi virtuellement devant le public, dansant d’un même corps, d’un même rythme dans un style purement Jackson. Tout est vif, précis et grandioses. On découvre enfin Michael dansant, en cercle avec 10 de ses danseurs masculins, de façons dégingandé et si spectaculaire. Quel cadeau de constater qu’il n’a rien perdue de sa superbe !
Après cette séquence, le premier moment du film où ma joie s’évanouie et où ma gorge se noue. Michael répète « Human nature » dans des ébauches de costumes, tantôt veste chromée, tantôt veste bleu avec chemise rouge est ornée du plus bel effet.
Où nous dévoile ensuite une revue de « Smooth Criminal ». Le chanteur se retrouve dans un polar en noir et blanc se déroulant durant la prohibition, aux côtés de Rita Hayworth et Humphrey Bogart.
C’est surréaliste et superbement bien monté. Ce mini film destiné à être lui aussi diffusé sur les écrans géants durant le show était accompagné d’un décor démesuré rappelant West Side Story et une fois encore, tout est au millimètre et à la seconde prêt. Tout est soigneusement orchestré au moindre claquement de doigt du maestro. Lumière, son, musique, cœurs, chorégraphie, rien n’est laissé au hasard et tout est sujet au perfectionnisme légendaire du Roi de la pop. S’il faut recommencer 20 fois un détail pour s’approcher de la perfection, tout le monde s’exécute avec un petit mot d’attention du performeur qui s’amuse d’un : « d’où les répétitions », pour d’étendre l’atmosphère du travail éprouvante pour tous.
Après cette séquence dévoilant l’être rigoureusement pointilleux dépassant ses limites et celles des autres, les larmes m’ont prises pendant le medlay des Jackson 5. Plus précisément pendant « I’ll Be There » avant de me surprendre à sourire, attendrie par la petite voix fluette de Michael visiblement très perturbé par l’oreillette lui permettant de s’entendre chanter avec justesse et mesure « I Want You Back ». Le plus touchant reste la façon quasi paternelle avec laquelle Kenny Ortega dialogue avec l’artiste qu’il met en scène.
S’ensuit « I Just Can’t Stop Loving You » en duo avec une chanteuse dont je n’ai pas retenu le nom mais qui à du talent à revendre. La timidité de cette ravissante artiste d’origine asiatique était touchante aussi d’ailleurs. L’échange de regard tendre, le frôlement de main... On y croyait sincèrement. Surtout lorsqu’elle chante le couplet de Michael à sa place et qui, surpris, ne peut feindre l’étonnement et mime le désarroi en lui demandant, de l’indexe, de le rejoindre avant de lui expliquer que ce n’est pas grave « d’où les répétitions » dit-il enjoué d’une voix douce, empreinte d’une tendre sollicitude.
Je ne sais plus si c’est avant où après ce duo romantique et bien connue des fans que Michael interprète « The Way You Make Me Feel », accompagné d’une danseuse qui use et abuse de chatterie, aidée par sa silhouette gracile et de ses longues jambes qu’elle étire voluptueusement. La foule hétéroclite présente devant la scène s’extase devant l’illusion.
Pour «Thriller », surement le titre le plus connue à travers le monde, une nouvelle vidéo de zombies, inspirée du célèbre clip de John Landis, a été filmée en 3D. Oublier le « Thriller » de 1983, le crue 2009 est à mille lieux de là. Moyen technique aidant, même « Ghost », le film réalisé par Stan Winston et co-écrit par Stephen King et Michael, n’est plus aussi époustouflant en comparaison. Cette séquence nous montre aussi quelques moments de décontraction, d'enthousiasme, de travail exigeant mais réalisé avec humour et bonne humeur.
Place à « Beat it » accompagné de feu d’artifices détonnant mais pas encore au goût de Kenny Ortega qui demande la même chose mais en puissance 10 (!) et surtout avant ce final pyrotechnique, un immense rideau de flamme fier et fort jailli des écrans géants.
Une passerelle est ensuite essayé par Michael qui voulait la mettre à sa plus haute capacité d’emblé, sous l’œil d’un Ortega plus terre à terre, qui préfère ne pas l’élever mais seulement la déplacer latéralement sans oublier de demander expressément à l’artiste de se tenir fermement à la rambarde de sécurité, ce qui amuse clairement ce dernier.
Dans le même style de musique au solo de guitare endiablé, la jeune guitariste Australienne, Orianthi, doit s’essayée à plusieurs reprise pour garder la dernière note de « Black or White » très haute et le plus longtemps possible, sous l’œil attentif d'un Michael intransigeant et admirable d'attention. La pauvre, pas facile de passer derrière l’audacieux Slash !
« Earth Song » à eu droit à un dépoussiérage en bonne forme. Un film qui nous présente une petite fille se promenant dans une forêt tropicale luxuriante s’extasiant devant la beauté de ce lieu si paisible et qui finit par s’endormir au pied d’un arbre après avoir jouer avec de magnifiques papillons. A son réveil, le paysage est devenu morne et défile dans une pénombre angoissante. Des bulldozers ont ravagés cet havre de paix et il ne reste plus qu’un seule plante vivante que s’empresse de sauver la petite fille avant que la monstruosité mécanique ne l’écrase. On découvre à la fin de cette vidéo via des images de synthèses, qu’au moment où l’engin se jette sur la plante et l’enfant, il devait surgir sur la scène Londonienne où, il se serait immobilisé devant Michael. A vous donner des frissons !
Pour nous en remettre, Michael interprète ensuite « Billie Jean », exceptionnel et scintillant comme toujours lors de cette chanson, paré de Swarovski. Puis c’est au tour de l’un de mes titres préféré d’être joué, « Man In The Mirror ». Là, je m’effondre littéralement, ma voisine aussi.
Nous voilà de nouveau dans les coulisses, à une semaine du grand jour. Les effets spéciaux, les flammes en escaliers et le show terminé et maitrisé allaient faire hurler Londres. « This is it » allait être grandiose.
La chose la plus surprenante dans « This Is It » est peut-être la pureté des intentions de MJ. Il souhaité une fois encore délivrer un message universel de paix et d’amours entre tous.
« Je veux vous remercier pour tout le travail et l'énergie que vous avez donnés pendant ces répétitions. Nous sommes comme une famille. Restons unis par l'amour. Que Dieu vous bénisse. » Suivit d’un autre message non filmé mais diffusé en voix-off où il nous invite à prendre soin de notre planète mourante en nous rappelant que par exemple, chaque seconde, l’équivalent de la superficie d’un terrain de football est rasée de la forêt amazonienne.
Voilà en substance les dernières paroles de Michael Jackson à toute son équipe - musiciens, danseurs, choristes, techniciens, costumiers, machinistes - réunie main dans la main à la fin des répétitions de son nouveau show, au Stapples Center de Los Angeles ainsi qu’à nous tous, spectateurs. Images émouvantes d'une troupe soudée par la ferveur, la foi, le travail et les larmes autour du plus grand artiste de tous les temps.
Michael bougeait avec une grâce si surnaturelle qu’il ne s’emblait ne jamais arrêtait de danser. Danseur exceptionnel, il semblait inventer ses propres pas à chaque seconde.
« Les danseurs d’un show de Michael Jackson », disait Ortega lors de la première répétition « sont des prolongements de Michael Jackson ». La chorégraphie du spectacle, faite par Jackson et son partenaire de longue date, Travis Payne, est rarement audacieuse — il y a des tas de frottage ou de slide au sol, de torsions d’épaule et de mouvements de bras ou de jambes — mais le langage gestuel que MJ a créé lui appartient de façon si indélébile. Cela m’a brisée le cœur de le voir une dernière fois.
Voir les danseurs calibrer les pas apparemment impossibles à réaliser, si ce n’est en les répétant encore et encore, afin d’en acquérir la capacité en ce sublimant est tout aussi extraordinaire. Michael avait cette force permettant d’aller plus loin, de toujours dépasser nos limites.
Un génie vient de disparaître et il nous laisse un beau message et une musique immuable.
J’aimerai enfin remercier Michael pour tout l’amour qu’il a su nous donner au fil des ans.
Si j’ai la chance d’avoir des enfants, je leur ferai découvrir la musique de cet être exceptionnel qui fera a jamais vibrer mon cœur et qui m’a toujours accompagné dans mes joies et mes peines, comme si nous étions proches. Le 25 Juin, j’ai perdue plus qu’un ami, le grand frère que je n’ai pas eu la chance d’avoir. C’est de cette façon que j’aime Michael, comme un frère toujours là pour moi.
Merci Michael, merci pour tout. Je ne pourrai jamais cesser de t’aimer.
Love, I Have This Dream