Ma première fois

Publié le par Liberian Girl

Coucou les Loulou,

Ce Week-end j’ai vécu un grand moment dans ma vie ordinaire mais je n’ai pas eu la possibilité de vous en parler auparavant à cause d’un problème redondant de Box et d’un service clientèle douteux… Se fut un instant qui m’angoissait terriblement rien qu’à l’idée de le concrétiser.

Je m’imaginais cela comme un moment particulier, délicat et difficile mais je souhaitais ardemment connaître cette sensation. Ce sentiment de satisfaction et de béatitude. Une sorte de rêverie devenant tangible.

En y repensant, ça n’a pas eu une durée excessivement longue contrairement aux idées reçues, une quinzaine de minutes au plus. Le temps tout de même d’avoir des sueurs froides précédant des bouffés de chaleur. C’était particulier mais je recommencerai volontiers à la prochaine occasion venu.

 

Comme vous l’aurez compris – ou pas – dimanche matin je me suis rendu à l’espace faïencerie de Boulogne-sur-mer, à l’endroit même où il y a quelques mois j’avais croisé des sosies de Johnny en grand nombre. Vous vous demandez surement pourquoi je suis allée là-bas ? Vous êtes perdu ? Je vous explique tout en détail :

 

 Vendredi après midi, j’ai dû me rendre à la sécurité social et dans l’espace d’attente un grand nombre d’affiches diverses et variées étaient accrochées sur les mûrs et portes des bureaux. L’une d’elle m’a rappelée une promesse faite au temps du lycée ayant pour objet d’effectuer un don de sang à la première occasion. En repensant à cela, je me suis décidée à honorer cette promesse à la date indiquée sur l’affiche, soit le dimanche.

 

Le soir même j’ai proposée à Lui s’il souhaitait m’accompagner, naïve que je suis. Il refusa lâchement en prétextant des horaires de boulot incompatible. Mouais, ça se tiens, il avait bien préparé son coup le bougre ! Sa journée de travail s’achève une demi-heure après celle des dons.

Je me suis résignée à demander à quiconque de venir de peur d’essuyer de nouveaux refus. Peut être que M aurait voulu venir mais je n’ai même pas eu l’occasion de lui demander car monsieur ne rentre pas très tôt en ce moment. Aurait-il quelqu’un en ce moment ? Il ne m’a rien dit en tout cas ce qui est étrange…

 

Dimanche matin, je décide de rester sous la couette jusqu’à 10 :00 ce qui bouscule mes habitudes puis, tiré de mon lit par l’instrument de torture que nous possédons tous – le réveil matin. Je vais sans attendre me préparer en vue de mon don de sang et quitte tout promenant l’appartement direction l’espace faïencerie. Le bâtiment se situe près de chez moi, je m’y rends donc à pied pour m’oxygéner en substitue de mon footing hebdomadaire. J’arrive sur place sur les coups de 11 :00 pétantes, suis les indications laissées sur un mûr en face de l’entrée, parcours les couloirs longuets et finie par me retrouver devant une très grande salle animée par plusieurs dizaines de donneurs impatients, de médecins amicales et d’infirmières souriantes. Cette salle volumineuse me rappela instantanément un gymnase scolaire.

 

En passant la tête entre les portes coupe-feu, je vis toutes ces personnes s’agglutiner les unes sur les autres, telles des abeilles ouvrières en plein travail.

Vision très impressionnant.

Une douzaine de personnes devant moi faisaient la queue pour demander un dossier à compléter avec des questions assez étonnantes tel que : « avez-vous résidé en Grande Bretagne durant environ un an entre 1980 et 1996 ? » ou plus généraliste comme : « avez-vous des piercings ou des tatouages ? ». 

Après cela, lecture du questionnaire par un médecin, complété par une autre série de question usuelles comme l’orientation sexuel, si ceux-ci sont protégés, etc. S’en suit la prise de tension. 12.9 m’annonce satisfait le médecin à la blanche silhouette gracile avant de m’inviter à rejoindre une infirmière qui va s’occuper de la perfusion.

 

Je me retrouve assise sur un fauteuil en métal revêtit d’un simili cuire ébène, similaire en tout point à une dizaine d’autres fauteuils. Tous sont disposés en cercle et la scène m’angoisse un peu, l’impression d’être dans un mauvais film de science-fiction Américain. Une tablette vissée sur le côté gauche du fauteuil me permet de poser mon bras à la demande de l’infirmière bienveillante. Elle m’enroule l’avant bras d’un garrot en caoutchouc puis me badigeonne à l’aide d’un désinfectant l’endroit où elle place ensuite la perfusion. J’éprouve alors comme une frénésie à l’instant précis où l’aiguille transperce ma peau et où le sang se répand dans la poche de plastique.

 

La svelte infirmière me demanda si j’allais bien, je lui répondis par l’affirmatif puis elle me précisa que ça durait 5 à 10 minutes. Le médecin qui m’avait pris en charge quelques instants plus tôt revient auprès de moi pour savoir lui aussi comment je me sentais avant d’incliner mon fauteuil pour plus de confort. J’étais un peu tendue et durant les 30 premières secondes, je sentais que mon sang partait. Ce n’est pas douloureux mais assez étrange comme sensation. Il faut le vivre pour comprendre je crois.

 



La première minute passe, je ne ressens plus aucune gêne particulière et l’infirmière remplit deux ou trois petites fioles de mon sang tandis que je détourne la tête. Lorsqu’elle eut finie, elle me tendit une petite balle semblable à un anti-stresse, ayant pour fonction d’améliorer la circulation sanguine par la simple stimulation musculaire engendrer par cette légère manipulation.

 

Je patientais calmement en regardant les autres courageux autour de moi. J’ai constatée qu’une majorité d’hommes d’un certains âge était présent. Je relu au moins deux fois le dépliant explicatif sur l’importance du don de sang que l’on m’avait remis avant que l’on me retire l’aiguille. Non, ça n’a pas était si facile car j’avais comme l’impression continu que mes forces me quittaient. Ni passionnant car personne avec qui discuter de cette expérience nouvelle. Je devais attendre encore quelques minutes avant de me lever alors je laissai reposer ma tête sur l’appui moelleux. De petites étoiles sont apparue et mon esprit s’enfonça presqu’au bord des rêves.

 

 

Noir complet. Je me bats avec une créature obséquieuse dans les ténèbres. La créature squelettique s’évapore laissant place à une dispute avec quelqu’un, serait-ce Lui ? Je ressentis une sourde et délicieuse vibration. Au loin, je devine des voix.

 

 

Quand j’ouvris les yeux, le médecin était revenu : toujours ce jeune gaillard au teint terreux et au visage fatigué. Il avait posé sa main contre mon épaule. De nouveau me revint en mémoire où j’étais. Je me sentais groggy et incroyablement faible. Un instant c’était l’éternité ; l’instant suivant rien n’avait jamais existé.

L’infirmière, restée à mes côtés m’expliqua que ce n’était pas étonnant de faire un malaise lorsqu’il s’agit de sa première expérience en tant que donneur et s’excusa pour les violentes gifles qu’elle m’assena pour me réveiller.

Je bus une révoltante gorgée de coca que m’apporta un autre médecin tout aussi avenant. Quand je pu enfin me lever, je me suis rendu dans une pièce plus petite où des tables et des chaises étaient disposés en rangée pour permettre aux donneurs de prendre une collation vivifiante. Nombreux était ceux à venir me demandé comment j’allais et à me considérer, apeurés par le spectacle dont j’étais malgré moi l’héroïne.

Je bue en compagnie d’un gentil habitué plusieurs verres de jus d’orange frais et amer en dépit de la forte teneur en sucre, luttant contre une nausée convulsive, puis je m’obligeais à dîmer différent club sandwich que mon nouvel ami m’apporta.

 

Passé vingt minutes de discutions réconfortante et d’anecdotes burlesques, je suis partie en remerciant tout le monde. Sur la route, je me suis promis de recommencer dans trois mois car bien que m’étant évanouie et cru vivre ce qu’on vécues aux portes de Moch 2 les Thanatonautes de WEBER, je suis fière d’avoir pu accomplir ce geste civique. Ca ne prend pas longtemps et c’est sans douleur.

 

Je crois que si je n’avais pas visionnée l’une des émissions du charmant Jean-Luc DELARUE traitant le sujet du don de sang, de moelle osseuses ou encore d’organes visant à sensibilisé le plus de personnes possible, j’aurai vraiment eu plus de mal à me décidée.

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N
<br /> Bonjour - J'ai donné mon sang pour la première fois à 18 ans, c'était en 1966 - Le premier s'est très bien passé - Les 2è, 3è et 4è, moi aussi je suis "tombé dans les pommes" (dont une fois en<br /> donnant en Allemagne dans le cadre d'un jumelage associatif) - Aujourd'hui encore je me souviens très bien de cette situation avec ceux qui parlaient autour de moi, ceux qui me donnaient des<br /> gifles, et le même visage du médecin qui me prenait la main (ce n'était pas le même que vous !)<br /> J'ai recommancé sans aucun incident pendant plus de cinquante fois.<br /> Heureusement que ne n'ai pas arrêté. Et si je pouvais encore je retournerais.<br /> Continuez, et merci pour ce témoignage sympathique<br /> Sincèrement<br /> Pierre<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci à vous Pierre pour votre message.<br /> <br /> <br /> Me voilà rassurée, je sais que je risque encore de m’évanouir J<br /> <br /> <br /> Ca ne m’effraie pas pour autant, dès le 27 Décembre je peux retournée donner un peu de mon sang, je le ferai sans crainte courant<br /> Janvier. Merci aussi pour les encouragement.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A bientôt j’espère,<br /> <br /> <br /> Liberian-Girl<br /> <br /> <br /> <br />